Le jardin Plénitude

Je le vois, il est là, frondaisons de mon âme,
autour de la maison, il s’étend jusqu’aux charmes
longeant les prés offerts aux passereaux furtifs
et le chemin crayeux où court le lézard vif.

Il y a un cerisier aux longues branches basses
et des hortensias bleus, des rosiers qui s’enlacent,
juste sous la fenêtre où j’aime rêvasser
aux heures bleu marine du soir trépassé.

Une allée de tilleuls immenses et vénérables
y mène via le Nord par une pente aimable
j’honore leur sagesse d’un salut à chaque aube
et pars au potager, mon amant préféré.

Contigu au verger, pommier, pêchers, poiriers,
– ombragé, ordonné, alourdi de fruits d’or –,
je m’y rends d’un pas leste, il est ma passion.
Des heures je le dorlote, abreuve ses sillons.

Agenouillée pour lui, sa terre près du visage,
je veille à son bonheur, les mains dans ses feuillages,
il me rend cet amour en jouissances et en faims :
le goût de ses tomates, de son thym le parfum…

Si la pluie vient à bruire sa valse de murmures
après les feux tremblants de clairs jours d’été,
alors le figuier adossé au vieux mur
se met à embaumer ses miracles violets.

L’ombre de la maison n’empiète qu’au matin.
Au soleil tardif, quand ruissèlent ses cuivres
où dansent papillons, moustiques et moucherons,
l’air drapé de la paix m’accueille en son giron.

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